Dans la MRC de Caniapiscau, les nouveaux arrivants se familiarisent rapidement avec des espèces plus nordiques, des espèces qui fréquentent la forêt boréale de façon permanente ou des migrateurs qui n'y viennent que le temps de la reproduction.

Le Mésangeai du Canada (communément appelé « pie » ou « geai gris ») sera le premier à venir quémander un bout de sandwich et le prendra même dans votre main, car il ne craint nullement l'humain. C'est un nicheur très hâtif, la femelle se retrouve souvent avec le dos couvert de neige quand elle couve. Cette espèce se constitue des réserves de nourriture, des « cachettes » dans la ramure des épinettes noires tout spécialement. Une nidification aussi hâtive réduit la compétition pour la nourriture avec les migrateurs qui ne sont même pas encore revenus du sud à ce moment.

Les oiseaux de proie sont aussi bien présents, le Pygargue à tête blanche (le fameux aigle à tête blanche que les Américains ont choisi comme emblème) niche sur notre territoire. En dépit de son aspect majestueux, il est davantage charognard que prédateur. On le trouve toujours près des plans d'eau et il n'hésite pas à dérober la proie du Balbuzard pêcheur (aigle pêcheur) un autre nicheur assez fréquent sur notre territoire. Leurs nids volumineux sont souvent construits au sommet des poteaux et pylônes électriques.

Le Tétras du Canada (souvent appelé perdrix grise ou perdrix noire) est très répandu dans la forêt coniférienne. Il est l’objet d’une chasse tout comme les deux espèces de lagopèdes souvent appelés  « perdrix blanches » que nous retrouvons parfois en grande abondance certains hivers. Le Lagopède des saules fréquente les habitats broussailleux où il se nourrit de ramilles et de bourgeons. À l’opposé, le Lagopède alpin brave les vents cinglants des sommets rocailleux où il parvient à trouver des petits fruits congelés. Cette espèce est si semblable à l’autre que seul un ornithologue expérimenté arrivera à les distinguer sur le terrain.

Les nombreux plans d’eau du territoire accueillent également  nombre d’espèces aquatiques, au premier chef le Plongeon huard dont les vocalises évoquant tantôt une plainte lugubre tantôt un rire tonitruant symbolisent la grande nature sauvage.

De nombreux passereaux migrateurs sont aussi des nôtres, certains comme les grives, les parulines et les bruants quittant le sud des États-Unis voir l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud pour venir couver en forêt boréale.  D’autres espèces sont encore plus nordiques, telles les sizerins et les plectrophanes des neiges qui ne sont que de passage pour aller nicher encore plus au nord dans la toundra du Nunavik.

Munissez-vous de jumelles, longues-vues et appareils photos, un univers de découverte vous attend.